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Woyzeck
Scénographie I Théâtre I 2009

« Étrange objet pour son temps, Woyzeck préfigure le théâtre moderne. Laissée inachevée en 1837, la pièce inaugure une dramaturgie fiévreuse, haletante, marquée par l’éclatement. Sa matière, Büchner la prélève à même le réel : un fait divers qu’il adapte pour ensuite le distiller dans une succession de tableaux. Le drame expose un Woyzeck rongé de jalousie, aliéné par sa condition sociale et tourmenté par la vision intérieure d’un monde au bord de l’abîme. » tiré du site de Sibyllines

 

L’aliénation se joue ici à deux niveaux : d’abord à l’échelle microscopique des relations entre des individus en tous points semblables. Ensuite, les proportions monumentales de l’espace placent l’ensemble des personnages à l’échelle des petits qui s’entretuent entre eux, épiés qu’ils sont par un pouvoir invisible mais puissant.

 

L’écriture presque filmique de l’auteur, fragmentée par scènes disparates, s’est transposée en autant d’objets déposés sur un plateau nu, comme un collage en trois dimensions d’éléments associés au travail ou à l’industrie : convoyeur, pylône, madriers, terre, eau, métal. L’espace de Woyzeck en est un où il y a confusion entre sphère publique et sphère intime, où le paysage est sans limites, accentuant ainsi l’impression d’oppression silencieuse qui flotte autour de lui, comme dans les mystérieux paysages construits par Giorgio De Chirico. L’entrée invisible, par une pente à l’arrière, place le corps des acteurs dans une position qui n’est pas sans rappeler ceux des constructeurs de Fernand Léger ou les exercices bio-mécaniques de Meyerhold eux-mêmes inspirés du corps des travailleurs.

De Georg Büchner

Mise en scène de Brigitte Haentjens

Costumes de Yso

Éclairage de Claude Cournoyer

 

Une production de Sibyllines présentée à l’Usine C à Montréal, à La Bordée à Québec et au Centre National des Arts à Ottawa

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