Atelier labi
Anick La Bissonnière I scénographe
Photo Julie Artacho
«Anick La Bissonnière envisage la scène de théâtre non pas comme le réceptacle d’un simple décor, mais bien comme un espace à investir et à construire, qui devient un élément hautement signifiant dans la représentation.» (Extrait du Dictionnaire des artistes québécois, texte signé Hélène Jacques.)
Après des études en Suisse et à Montréal, des stages à Paris et à Lausanne, dès sa sortie de l’école d’architecture en 1990, le travail d’Anick La Bissonnière a été remarqué et récompensé par deux prix dont la prestigieuse bourse Alcan remise alors à un projet universitaire Montréalais d’exception. Ce projet proposait déjà les plans d’un théâtre. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour s’investir sur la scène professionnelle en signant, en 1993, sa première scénographie qui fut accueillie favorablement par la critique et le public.
Depuis lors, Anick La Bissonnière a collaboré avec des dizaines de metteurs en scène, de tous âges, générations et ascendants (dont Brigitte Haentjens, André Brassard, Lorraine Pintal, Frédéric Dubois, Matthew Jocelyn, Marie Brassard, Gilles Maheu, Michel Lemieux et Victor Pilon), des vidéastes, éclairagistes, concepteurs de costumes, artistes visuels (dont René Derouin), chorégraphes (dont Jeffrey Hall et Isabelle Van Grimde), chefs d’orchestre, chanteurs, réalisateurs, acteurs, dramaturges auxquels s’ajoutent les multiples artisans, techniciens, ingénieurs, et spécialistes qu’elle a sollicités au fil des projets. Ses créations ont servi tant le théâtre, la danse, le film, les événements urbains, le cirque, les musées que les installations in situ.
Son travail a été vu sur des grandes scènes internationales (partout en Europe dont au Théâtre du Châtelet à Paris et au Festival d’Avignon; aux États-Unis dont au Brooklyn Academy of New York; en Amérique du sud dont au Teatro Colon à Buenos Aires, ainsi qu’en Asie.), comme sur les scènes canadiennes (Centre National des Arts à Ottawa, Théâtre Populaire de l’Acadie à Caraquet, Théâtre de l’Escaouette à Moncton, Théâtre du Nouvel Ontario à Sudbury) et montréalaises (Théâtre du Nouveau Monde, Usine C, Wilfrid Pelletier, etc); sur la place publique (Festival de Jazz de Montréal, Festival Franco-Ontarien à Ottawa), dans les musées (University of Alberta Museums, Musée National des Beaux Arts du Québec; l’Exposition Universelle de Shanghai, Chine); à la télévision (concerts de l’Orchestre Symphonique de Montréal, Soleil de Minuit du Cirque du Soleil), entre autres. Elle a reçu des prix et des bourses de plusieurs instances dont une prestigieuse reconnaissance à la Quadriennale internationale de scénographie de Prague en 2007 aux côtés de grands artistes tels que Jean-Guy Lecat de France, Alejandro Luna du Mexique et de Ming Cho Lee des États Unis, le prix de la critique (ACMA award) en Argentine et un prix d'excellence de l'Ordre des architectes du Québec en 2015. Elle a été trois fois finaliste au prix Siminovitch en 2006, 2009 et 2012 avant de le remporter en 2015.
Depuis 1995, elle s’est engagée dans la transmission de son savoir dans la plupart des institutions universitaires et théâtrales montréalaises auprès de centaines d’étudiants en architecture, en arts visuels et plus récemment, depuis 2010, en scénographie à l’Université du Québec à Montréal. Parallèlement à sa pratique de scénographe, elle a participé à la conception et la réalisation de plusieurs dizaines de salles de spectacles à travers le pays.
Son triple parcours de scénographe, d’architecte et de pédagogue la place dans une position unique sur la scène théâtrale contemporaine, faisant d’elle une technicienne redoutable, une communicatrice douée, une chercheuse infatigable mais surtout une artiste complète, sensible et dotée d’une intelligence créatrice remarquable.